Discrimination à l’embauche, stéréotypes & préjugés… WTF?

Dernière mise à jour le 05/08/2024

Oui, nous le savons tous, il est INTERDIT de discriminer ! Et lorsqu’on est recruteur, forcément, on se doit d’être sensibilisé à cette question. Mais en fait, c’est quoi discriminer ? Et ça veut dire quoi « préjugé » et « stéréotype » ? Et la discrimination à l’embauche dans tout ça ?

Le stéréotype, une croyance intériorisée dès notre enfance

Bien souvent, on fait l’amalgame entre ces notions : ok, on n’a pas le droit de discriminer et les préjugés et les stéréotypes c’est mal et on ne devrait pas en avoir ! Hum, plus facile à dire qu’à faire. Car si on reprend les bases de ces concepts, on comprend qu’ils sont intrinsèquement liés : 

Un stéréotype est une composante cognitive, une croyance partagée que nous avons intériorisée dès notre plus tendre enfance.

Les jouets, les livres, notre entourage nous apprennent très tôt que les couleurs, les métiers et les traits de personnalité sont répartis dans des catégories de Genre ou d’Apparence (liste non exhaustive !) :

  • la petite fille qui joue avec sa poupée et le petit garçon qui joue avec son camion
  • le gentil et Beau héros du dessin animé et son adversaire méchant et Laid
  • la douceur de la maman et l’autorité du papa
  • les vêtements roses pour les filles et le bleu pour les garçons
  • le dynamisme de la jeunesse et la mollesse de la vieillesse…

Alors, on est ou pas d’accord avec ce système de catégorisation, il n’empêche que c’est ancré dans nos représentations cognitives.

 

Liste des 24 critères de discriminations à l'embauche

 

Les préjugés — ni rationnels, ni vrais

Oui, d’accord, mais quel rapport avec la notion de préjugés et de discrimination ? C’est simple, le préjugé correspond à la façon dont nous adhérons ou pas avec ces croyances partagées de notre environnement. Et à ce niveau, ben on a le droit de PENSER ce qu’on veut après tout. Oui, on a le droit de penser, quand on trie les candidatures, qu’Aboubacar a quand même l’air un peu long à la détente et pas très proactif. Ou bien que la dame qui postule ne reflète pas vraiment de dynamisme et de réactivité vu son embonpoint. Ou que la photo de ce candidat fait peur parce qu’il a une tête de psychopathe. Alors, on tente le coup et on les appelle quand même, au risque de nous faire perdre du temps ?

La discrimination, c’est la mise en ACTE de nos préjugés : et ça, c’est interdit. Pourquoi ? Parce que les préjugés se basent sur des croyances (les stéréotypes) qui ne sont ni rationnelles, ni vraies : qui a démontré SCIENTIFIQUEMENT que parce qu’on est d’origine africaine, on met forcément plus de temps à comprendre et à exécuter nos tâches que les autres ? Que parce qu’on est en surpoids, on est mou et pas dynamique ? Que parce qu’on a un faciès différent, on n’est pas sympathique ? PERSONNE.

Du coup, favoriser un candidat parce qu’il a la ‘tête de l’emploi’ au détriment d’un autre, ce n’est pas vraiment juste, non ?

La discrimination, une attitude ancrée dans nos comportements

Alors, oui c’est simple : il suffit de ne pas adhérer à ces croyances imbéciles et paf, ça fait des « CHOCAPIC ® » et il n’y a plus de discrimination ! OK, ok, si la solution était si facile, on aurait remédié au problème depuis longtemps. C’est en fait bien plus compliqué que ça : les recherches en sciences cognitives démontrent que ces croyances, qu’on y adhère ou pas, influent sur nos comportements car nous les avons intériorisées malgré nous.

Les études mettent notamment en avant que, même si on n’adhère pas aux stéréotypes sexistes, racistes, âgéistes, etc. – et donc que nous n’avons pas à proprement parlé de préjugé – nos comportements s’en trouvent affectés : lors du tri des CV, voire même lors de la rédaction de l’annonce (mais ça, c’est un autre sujet !), ou sur la façon dont on mène notre grille d’entretien…

Lutter demande un travail de longue haleine

Mais alors, ça veut dire qu’ad vitam aeternam, il y aura de la discrimination à l’embauche ? Pas forcément (optimisme, quand tu nous tiens !) mais ça, c’est un travail de longue haleine et au long cours ! Ce travail, on le fait tous, et de plus en plus : dans l’éducation qu’on donne à nos enfants, dans l’atténuation des thématiques genrées qu’on nous montre dans les livres, à l’école ET dans la sensibilisation des professionnels du recrutement aussi.

Parce que si les recherches mettent en avant qu’on peut tous, à notre insu, discriminer ; elles montrent également qu’en avoir CONSCIENCE diminue le risque !

Alors, on n’hésite plus : on se sensibilise et on se forme réellement pour comprendre, apprendre à ne plus se faire avoir par ces satanés stéréotypes !  Et pas seulement en lisant des docs sur le net, hein… On contacte L’Étincelle.